Sénégal d'Aujourd'hui
03/01/2012 22:12

Amadou Diarra, député PDS Pikine et avant-gardiste

Amadou Diarra, député Pikine PDS, se déclare wadiste convaincu, vertueux et pragmatique au service de son peuple. Il a choisi le PDS pour le panafricanisme d’Abdoulaye Wade. En dépit des tensions qui jalonnent l’actualité politique et des violences qui pourraient submerger le Sénégal, il redessine le Sénégal et l’Afrique qu’il souhaite pour son peuple sans tenir compte des qualificatifs doctrinaux qui pourraient décrire son discours. De toutes façons ajoute-t-il, «le libéralisme de Wade est un libéralisme social.»



Editoweb: En quoi le libéralisme du PDS est-il social?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Il est adapté aux réalités sénégalaises, à la solidarité. Prenez, par exemple, le Plan jaxaay. Il est destiné à reloger les populations victimes des inondations de 2005. Il a livré, à fin 2009, plus de 1700 logements aux populations déplacées à Keur Massar. L’Etat finance ce plan car les autorités locales ne peuvent pas le faire. Prenez l’exemple des semences. Si les banques exigent remboursement aux paysans qui ne peuvent le faire, l’Etat subventionne.

Editoweb: Quel avenir nous préparons-nous au Sénégal?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: On peut avoir de l’espoir. Le Sénégal ne fait pas partie des pays de la sous-région qui sont menacés de disette. La GOANA (grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance) doit déboucher sur une politique de transformation des produits agricoles : c’est l’industrialisation à laquelle nous avons accès.

Editoweb: Quels sont les besoins de vos administrés?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Nous ne pouvons pas satisfaire les populations en matière d’emploi. Mes administrés me demandent de leur trouver du travail. Il faudrait mieux diffuser l’information et faire coïncider les besoins avec les compétences. Sur le plan de l’accès au crédit, j’estime que les financements accordés par les structures de microcrédit devraient être moins dures. Je ne citerai pas l’une d’elles qui accorde des prêts avec des taux d’intérêt trop élevés. Et bien entendu, nous avons besoin d’infrastructures. Pikine Nord aimerait notamment se doter d’un stade.

Editoweb: En tant qu’élu, que pouvez-vous faire pour éviter les tensions pré-électorales?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Nous ne pouvons pas éviter ces tensions car l’opposition recherche un printemps sénégalais comme il y a eu un printemps arabe en Tunisie et en Egypte. C’est leur seule chance de renverser le régime.

Editoweb: Et les tensions postélectorales? Un gouvernement d’union nationale pourrait-il les apaiser?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Le vainqueur pourra proposer un gouvernement élargi et non pas d’union nationale. On sait que les gouvernements d’union nationale ne fonctionnent pas et peuvent déboucher sur des violences.

Editoweb: Si l’Opposition obtient la majorité, pensez-vous qu’elle pourrait proposer un gouvernement d’union nationale ou élargi pour apaiser d’éventuelles tensions?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: L’actuelle opposition n’aurait aucun intérêt à proposer un gouvernement élargi. Elle devrait d’abord tenter de s’imposer en tant que telle.


Editoweb: Quel est votre message?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Le Sénégal ne s’arrête pas aux hommes politiques d’aujourd’hui. Pensons à l’avenir: tout homme politique doit avoir de la vertu dans son action. Toute action doit avoir une dimension spirituelle: veiller à ne pas porter atteinte à la dignité, à l’intégrité physique. En ce qui me concerne, je dois faire pour faire et non pas faire pour rester.

Editoweb: Quelles sont vos ambitions?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Servir, être vertueux, être à l’écoute. Faire remonter les besoins depuis la base. Entraîner d’autres hommes ou femmes vertueux dans la politique : être dix, puis cent, puis mille.

Editoweb: Pourquoi avez-vous choisi le camp d’Abdoulaye Wade?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: J’ai choisi Wade pour son panafricanisme.

Editoweb: Mais le panafricanisme devra déboucher sur des mesures telles que l’abandon du FCFA…
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Que l’on quitte le FCFA. Il faut également discuter d’égal à égal avec les bases militaires étrangères. Il faut redessiner les frontières, créer une fédération, redessiner les modes de gouvernance en s’inspirant de nos traditions.

Editoweb: Ces propositions avant-gardistes sont révolutionnaires?
Amadou Diarra, député PDS Pikine: Je recherche seulement ce qui peut servir mon peuple. Je suis un pragmatique au service du peuple. Je suis wadiste mais je me fiche des qualificatifs doctrinaux. Qu’on appelle cela révolutionnaire si on veut!

S. D. Publireportage



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