Durant les trois dernières années, les saisies d’armes à feu n’ont cessé d’augmenter en Algérie. Les statistiques le montrent assez bien.
Une tradition ancienne
Pour de nombreux spécialistes, le trafic d’armes légères en Algérie remonte à très loin dans l’histoire du pays, notamment durant la colonisation. D’ailleurs, plusieurs armes datant de l’époque de l’émir Abdelkader et d’autres résistants, à l’image de cheikh Bouamama, El Haddad, El Mokrani, etc. ont été récupérées. L’autre phénomène constaté est celui de la détention d’armes remontant à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui faisaient partie du stock d’armement allemand et allié que la résistance algérienne de l’époque a récupéré et dissimulé dans des caches secrètes en vue du déclenchement de la révolution, après les massacres du 8 mai 1945. Après l’indépendance, une partie de ces armes et compte tenu du contexte politique (affaire Chaâbani) n’a pas été restituée aux autorités. Elles sont restées entre les mains de nombreux citoyens et sont devenues une source d’approvisionnement pour la contrebande. C’est ainsi que se sont constitués les premiers réseaux de trafic d’armes, notamment dans certaines régions qui se sont progressivement spécialisées dans cette activité. A ce titre, les localités de Magra, Djezzar, Barika et bien d’autres dans les wilayas de M’sila, Biskra et El Oued, se sont transformées en véritables plaques tournantes.
Selon les services de sécurité, le schéma d’organisation et de localisation de ces réseaux s’appuie également sur une autre donnée, celle des régions du pays ayant connu un fort taux d’émigration vers l’Europe. En effet, précisent nos sources, lors de leur retour au pays pour des vacances, bon nombre d’émigrés pratiquent ce trafic en introduisant des armes de chasse ou de poing dans leurs bagages. Il s’agit surtout d’émigrés natifs de Relizane, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, M’sila et Skikda.
Parallèlement à cette filière en provenance d’Europe, est apparu dès le début des années 90, un nouveau réseau de trafic d’armes de poing, surtout des pistolets automatiques. Importées d’Egypte par des importateurs de tissus, ces armes étaient dissimulées dans des containers, puis vendues à de richissimes commerçants et hommes d’affaires. Cette période coïncidait avec l’éclatement du scandale des D15, ces autorisations douanières qui permettaient aux importateurs de faire transiter par l’Algérie la marchandise destinée aux pays africains ou maghrébins. Des dizaines, voire des centaines de containers bourrés d’armement étaient déchargés en Algérie, avant de poursuivre leur route, souvent avec la complicité des douaniers. Même si tout le monde reconnaît l’ampleur de ce scandale, aucun des services de sécurité, y compris l’administration douanière, n’a été en mesure d’évaluer la quantité d’armes mises sur le marché de la contrebande.
Le terrorisme, un facteur aggravant
Quoi qu’il en soit, aucune de nos sources sécuritaires n’a pu cacher le fait que le nombre d’armes détenues illégalement est loin d’être négligeable. D’autant qu’un autre facteur, le terrorisme, est venu se greffer à cette situation. Des entrées massives d’armements de guerre, pistolets et fusils mitrailleurs (kalachnikovs, roquettes et lance-roquettes, diktariov et autres) à partir des frontières sud avec le Mali et le Niger, ont été effectuées non seulement par les contrebandiers, mais surtout par les terroristes qui ont trouvé en ces régions une source d’approvisionnement importante, après la fermeture de la frontière ouest du pays et le démantèlement de leurs premières filières d’Europe...
Lire la suite: http://www.afrik.com/article14290.html
Une tradition ancienne
Pour de nombreux spécialistes, le trafic d’armes légères en Algérie remonte à très loin dans l’histoire du pays, notamment durant la colonisation. D’ailleurs, plusieurs armes datant de l’époque de l’émir Abdelkader et d’autres résistants, à l’image de cheikh Bouamama, El Haddad, El Mokrani, etc. ont été récupérées. L’autre phénomène constaté est celui de la détention d’armes remontant à la fin de la Seconde Guerre mondiale et qui faisaient partie du stock d’armement allemand et allié que la résistance algérienne de l’époque a récupéré et dissimulé dans des caches secrètes en vue du déclenchement de la révolution, après les massacres du 8 mai 1945. Après l’indépendance, une partie de ces armes et compte tenu du contexte politique (affaire Chaâbani) n’a pas été restituée aux autorités. Elles sont restées entre les mains de nombreux citoyens et sont devenues une source d’approvisionnement pour la contrebande. C’est ainsi que se sont constitués les premiers réseaux de trafic d’armes, notamment dans certaines régions qui se sont progressivement spécialisées dans cette activité. A ce titre, les localités de Magra, Djezzar, Barika et bien d’autres dans les wilayas de M’sila, Biskra et El Oued, se sont transformées en véritables plaques tournantes.
Selon les services de sécurité, le schéma d’organisation et de localisation de ces réseaux s’appuie également sur une autre donnée, celle des régions du pays ayant connu un fort taux d’émigration vers l’Europe. En effet, précisent nos sources, lors de leur retour au pays pour des vacances, bon nombre d’émigrés pratiquent ce trafic en introduisant des armes de chasse ou de poing dans leurs bagages. Il s’agit surtout d’émigrés natifs de Relizane, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, M’sila et Skikda.
Parallèlement à cette filière en provenance d’Europe, est apparu dès le début des années 90, un nouveau réseau de trafic d’armes de poing, surtout des pistolets automatiques. Importées d’Egypte par des importateurs de tissus, ces armes étaient dissimulées dans des containers, puis vendues à de richissimes commerçants et hommes d’affaires. Cette période coïncidait avec l’éclatement du scandale des D15, ces autorisations douanières qui permettaient aux importateurs de faire transiter par l’Algérie la marchandise destinée aux pays africains ou maghrébins. Des dizaines, voire des centaines de containers bourrés d’armement étaient déchargés en Algérie, avant de poursuivre leur route, souvent avec la complicité des douaniers. Même si tout le monde reconnaît l’ampleur de ce scandale, aucun des services de sécurité, y compris l’administration douanière, n’a été en mesure d’évaluer la quantité d’armes mises sur le marché de la contrebande.
Le terrorisme, un facteur aggravant
Quoi qu’il en soit, aucune de nos sources sécuritaires n’a pu cacher le fait que le nombre d’armes détenues illégalement est loin d’être négligeable. D’autant qu’un autre facteur, le terrorisme, est venu se greffer à cette situation. Des entrées massives d’armements de guerre, pistolets et fusils mitrailleurs (kalachnikovs, roquettes et lance-roquettes, diktariov et autres) à partir des frontières sud avec le Mali et le Niger, ont été effectuées non seulement par les contrebandiers, mais surtout par les terroristes qui ont trouvé en ces régions une source d’approvisionnement importante, après la fermeture de la frontière ouest du pays et le démantèlement de leurs premières filières d’Europe...
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