Ferhat Abbas
A une époque où la question de la mémoire se repose avec une rare acuité - amenant parfois des nations à revisiter leur passé pour en glorifier les périodes les plus problématiques et les plus sombres- , à une époque où la mémoire et son exercice deviennent un enjeu politique majeur, notre devoir consiste à entretenir la nôtre pour honorer notre passé, y trouver de légitimes raisons de fierté et appréhender avec sérénité l’avenir de notre pays. Ferhat Abbas appartient à ce passé glorieux que nos enfants et les générations à venir se doivent de connaître et d’honorer. Né le 24 août 1899 à Taher (Jijel), il a traversé le XXe siècle comme on traverse une grande épreuve de laquelle on sort indemne et plus fort. Et de ce siècle tragique qui finissait en même temps que s’achevait sa longue vie, il disait justement et avec amertume qu’« il a été le siècle du sang et des larmes et que c’est nous, indigènes, qui avions saigné et pleuré ».
Humaniste dans la longue tradition de ceux qui ont mis l’homme et sa condition au cœur de leurs préoccupations et de leur quête, Ferhat Abbas s’est engagé physiquement, moralement et politiquement dans toutes les batailles menées au nom des causes justes et particulièrement dans celle que son peuple a livrée pour s’affranchir du joug colonial. Aux pires moments de la colonisation et à une époque où l’ordre colonial sévissait d’une manière ignominieuse, Ferhat Abbas a dénoncé sans détour la situation faite aux Algériens musulmans et à leurs élites et a revendiqué avec courage l’égalité des droits à leur profit et le respect de la personnalité musulmane. Les batailles innombrables et sans concession qu’il livra à l’ordre colonial furent menées presque toutes dans le cadre de formations politiques qu’il contribua à créer - ou créa lui-même - et eurent successivement pour mots d’ordre l’affranchissement politique des Algériens musulmans et l’abolition du système colonial (Congrès musulman de 1936), l’abolition du code de l’indigénat, l’application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et une Constitution pour l’Algérie, revendications consignées dans l’historique Manifeste du peuple algérien qu’il eut l’honneur de rédiger. A la tête des Amis du Manifeste et de la liberté (AML), Ferhat Abbas donna à sa lutte pour la reconnaissance de l’identité algérienne une dimension nouvelle qu’il exprima puissamment à travers la revendication d’une République algérienne. Une étape importante dans l’histoire du mouvement national et dans celle de notre pays était ainsi inaugurée.
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Humaniste dans la longue tradition de ceux qui ont mis l’homme et sa condition au cœur de leurs préoccupations et de leur quête, Ferhat Abbas s’est engagé physiquement, moralement et politiquement dans toutes les batailles menées au nom des causes justes et particulièrement dans celle que son peuple a livrée pour s’affranchir du joug colonial. Aux pires moments de la colonisation et à une époque où l’ordre colonial sévissait d’une manière ignominieuse, Ferhat Abbas a dénoncé sans détour la situation faite aux Algériens musulmans et à leurs élites et a revendiqué avec courage l’égalité des droits à leur profit et le respect de la personnalité musulmane. Les batailles innombrables et sans concession qu’il livra à l’ordre colonial furent menées presque toutes dans le cadre de formations politiques qu’il contribua à créer - ou créa lui-même - et eurent successivement pour mots d’ordre l’affranchissement politique des Algériens musulmans et l’abolition du système colonial (Congrès musulman de 1936), l’abolition du code de l’indigénat, l’application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et une Constitution pour l’Algérie, revendications consignées dans l’historique Manifeste du peuple algérien qu’il eut l’honneur de rédiger. A la tête des Amis du Manifeste et de la liberté (AML), Ferhat Abbas donna à sa lutte pour la reconnaissance de l’identité algérienne une dimension nouvelle qu’il exprima puissamment à travers la revendication d’une République algérienne. Une étape importante dans l’histoire du mouvement national et dans celle de notre pays était ainsi inaugurée.
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