Sénégal d'Aujourd'hui
01/08/2009 13:42

Affaire Keur Serigne bi : Les précisions du Gouvernement

L’affaire «Keur Serigne bi» n’en continue pas de faire encore des vagues. Après la médiation jugée fructueuse de l’homme d’affaires Serigne Mboup et la décision du gouvernement d’interdire toute activité de vente de médicaments dans ce lieu, une lettre émanant paraît-il de Serigne Bara Mbacké khalife général des mourides donne une autre tournure à cette affaire déjà sensible.



Le gouvernement, par son porte-parole a tenu à clarifier des zones d’ombre sorties d’un amalgame à travers un communiqué.

Nous vous le disions dans notre édition d’hier. Suite à la décision du Gouvernement d’interdire toute vente de médicaments à «Keur Serigne» lieu situé en pleine centre ville, à quelques encablures du marché Sandaga. Les vendeurs ou certains d’entre eux auraient saisi le khalife général des mourides Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké pour se plaindre de leur perte subite d’emploi.

Le marabout au-delà de l’aspect social, aurait refusé que son nom soit associé à la fermeture (oui, les plaignants auraient dit fermeture et arrêt de toute activité) de ce lieu qui existe depuis le magistère du premier khalife Serigne Mamadou Moustapha Mbacké, en 1927. Une lettre manifestant son opposition à ce projet aurait été adressée au Premier Ministre.

Pour lever toute équivoque, le porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy a fait parvenir un communiqué clarifiant la position du gouvernement.

Le lieu dit «Keur Serigne Bi» est une propriété privée, à cet égard il bénéficie de toutes les garanties d’inviolabilité attachées à un tel statut et prévues par notre droit positif, a reconnu l’Etat qui souligne qu’au demeurant, ce domaine jouit d’une forte charge symbolique que nul n’ignore au Sénégal et que l'Etat respecte.

Toutefois précise le communiqué, il est du devoir de l’Etat du Sénégal de veiller à la prohibition de toute activité illicite sur toute l’étendue du territoire national, notamment la vente de produits pharmaceutiques contrefaits et n’obéissant pas aux règles de prescription médicale. Il s’agit pour l’Etat d’un impératif de sécurité des citoyens sénégalais qui incombe au Gouvernement de la République et qu’aucun amalgame ne saurait remettre en cause ajoute-il

Selon le Porte-parole du gouvernement, le Premier Ministre à qui il échoit de traduire en décisions administratives, les visions et valeurs de l’Etat reste soucieux du nécessaire équilibre entre ces deux exigences fondamentales de la République de Droit.

Il lui revient également, dans le cadre de cet office, de rappeler aux populations le devoir de respect des mesures administratives lorsqu’elles sont assises sur la volonté de préserver la Santé et la Sécurité publiques des populations, en particulier celles des groupes vulnérables (enfants et de femmes enceintes).

Ce ne sont donc pas les lieux qui sont visés mais les activités illicites qu’ils abritent a-t-il précisé.
L’affaire «Keur Serigne Bi» semble loin de connaitre son épilogue.


Source: Rewmi

Awa Diakhate



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