Europe
07/07/2009 15:09

Accord Obama-Medvedev sur les armes et le transit militaire

La première journée d'entretiens de Barack Obama avec son homologue russe Dmitri Medvedev au Kremlin s'est soldée par des accords importants, notamment sur le contrôle des armes nucléaires et le transit par la Russie des forces américaines combattant en Afghanistan.



Lors d'une conférence de presse conjointe, les deux hommes ont exprimé la volonté de dépasser les divergences de vues bilatérales et de s'employer à coopérer au règlement de problèmes mondiaux comme la propagation des armes nucléaires.

L'un et l'autre ont mentionné les points qui les séparent encore - l'opposition de Moscou au projet américain de bouclier antimissile en Europe centrale et la volonté de Washington de voir respecter l'intégrité territoriale de la Géorgie -, mais ils ont insisté en public sur les points positifs.

Après avoir salué en Medvedev un dirigeant "direct et professionnel" comprenant les intérêts du peuple russe et cherchant à comprendre ceux des Etats-Unis, Barack Obama a ajouté: "Nous avons décidé de remettre à zéro les relations américano-russes de façon à pouvoir coopérer plus efficacement."

Au cours d'une cérémonie de signature, Barak Obama et Dmitri Medvedev, vêtus à l'identique de costumes sombres, de chemises blanches et de cravates rouges, se sont engagés à mettre au point d'ici à la fin de l'année un traité réduisant les ogives nucléaires déployées dans chaque pays à 1.500-1.675 exemplaires, contre plus de 2.200 actuellement.

Le nouveau traité est appelé à remplacer l'accord START, qui expire en décembre. Russes et Américains se sont déjà engagés à réduire leurs arsenaux à 1.700 et 2.200 ogives nucléaires en vertu du traité SORT qui court jusqu'en 2012. Mais SORT ne prévoit pas de mesures de vérifications détaillées comme START, contrairement au nouveau traité prévu avant la fin de l'année.

Dmitri Medvedev a qualifié les entretiens de "conversations très utiles, ouvertes et franches", ajoutant qu'elles visaient à établir des relations bilatérales dignes du XXIe siècle.

La Russie autorisera par ailleurs jusqu'à 4.500 vols pour le transit par son territoire de personnels militaires, d'armements et de matériel de guerre américains devant gagner l'Afghanistan. La partie américaine y voit une promesse de participation de Moscou à la guerre contre les taliban.

D'autres accords couvrent la reprise de la coopération militaire russo-américaine, la création d'une nouvelle commission gouvernementale mixte et un échange de prisonniers de guerre, selon des documents diffusés par des responsables.

Avant la venue d'Obama, des responsables russes avaient prévenu que Moscou ne signerait pas de traité sur les armements en fin d'année sans concessions de Washington sur son projet de bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque.

Le chef de la Maison blanche a demandé un réexamen du projet et les deux dirigeants ont minimisé ce différend au Kremlin en déclarant s'être entendus pour continuer à évaluer conjointement les menaces internationales découlant des missiles balistiques.

Notant qu'Obama avait attentivement écouté les objections russes en matière de défense antimissile, Medvedev a évoqué cette question en termes nettement plus modérés que ceux qu'employaient jusqu'ici les dirigeants russes.

"Nul ne dit que la défense antimissile soit préjudiciable en soi, ni qu'elle menace quelqu'un", a-t-il dit devant la presse.

Reste à voir si Barack Obama recevra le même message mardi lors d'un petit déjeuner de travail avec l'homme politique le plus puissant de Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine, qui a choisi Medvedev pour prendre sa suite au Kremlin.

Durant la conférence de presse, Barack Obama n'a pas évité une bévue courante chez les visiteurs du Kremlin déroutés par ce pouvoir à deux têtes : il a parlé de son entrevue à venir avec le "président" Vladimir Poutine, mais il s'est vite repris.

Poutine ne se trouvait pas à Moscou lundi. Il visitait une usine de moissonneuses-batteuses dans le sud de la Russie.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait accueilli Barack Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles à leur descente d'Air Force One à l'aéroport de Moscou-Vnoukovo par un temps plutôt froid et nuageux.

Le convoi du président américain a quitté l'aéroport pour la Tombe du Soldat inconnu, où a eu lieu un dépôt de gerbe. Dans la banlieue de Moscou, quelques curieux agitaient les mains en souriant, mais la plupart des badauds regardaient sans réagir. La Russie n'a pas connu l'"Obamania" observée ailleurs.

Mardi, Barack Obama prêtera aussi l'oreille à l'opposition démocrate en lutte avec le pouvoir, rencontrera l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et prononcera un discours devant des étudiants russes.


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate



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