Le coup de force fasciste du 6 février
La démission du gouvernement Chautemps et la formation du gouvernement Daladier (Radical) permet aux ligues de se coordonner pour se réunir devant l'Assemblée afin d’empêcher l'investiture du nouveau gouvernement. L'assaut est mené contre le palais Bourbon mais échoue.
Le 7, les ligues gagnent la bataille parlementaire, les partis fascistes obtiennent le départ de Daladier et s'allient avec les forces du grand capital dans un gouvernement « d'union nationale » dirigé par Pétain, Laval, Tardieu et Herriot (Radical).
L'émeute fasciste du 6 montre le danger du coup d'état fasciste, et l'importance de mener une riposte.
Le rôle décisif du PCF le 6 février
L'Humanité appelle la classe ouvrière à contre-manifester le 6 au soir, des batailles de rue se déroulent entre les ouvriers et les factieux. Maurice Thorez, à la chambre, lance un appel « à tous les prolétaires et à nos frères les ouvriers socialistes pour qu'ils viennent dans la rue chasser les bandes fascistes. Dans la foulée le Bureau Politique du PCF décide de créer des fronts uniques socialo-communistes pour créer une grève politique visant à briser les ligues et la grande bourgeoisie.
Le 7, la CGTU (minorité issue d'une scission de la CGT en 1921, proche du PCF et dirigé par Benoît Frachon) appelle à l'unité d'action avec la CGT (réformiste, proche de la SFIO et dirigée par Léon Jouhaux, fondateur de FO en 1947), les travailleurs luttent contre la police qui a interdit la manif antifasciste. Le PCF invite « les travailleurs communistes, socialistes, confédérés et unitaires, les sans parti, à se rassembler, dans leurs localités, de venir ensemble à la manifestation ! … ». Le gouvernement interdit la manifestation et la répression est féroce (9 morts 66 blessés et des milliers d'arrestations). Le gouvernement espérait écraser la contestation or il se produit l'inverse, en effet, l'unité commence à se faire et à s'organiser entre la base socialiste et les communistes.
Le 12 février
La CGT et la SFIO se décident à passer à l'action, ils appellent à la grève générale pour le 12, aussitôt le PCF et la CGTU se décident à réussir la grève et l'unité, ils appellent à participer aux mouvements massivement. Prés de 4 500 000 manifestants battent le pavé. Au coude à coude se trouvent socialistes, communistes, confédérés et unitaires.
Le PCF apparaît comme l'organisateur de la riposte, il parvient à déjouer le complot fasciste au gouvernement, il fait de la classe ouvrière une force révolutionnaire unie et combative. Il brise les interdits des dirigeants socialistes et développe l'idée de l'action commune. Le PCF et le prolétariat apparaissent comme le moteur de la lutte antifasciste.
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