Le journaliste d'investigation a subi une perquisition à son domicile et a été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi, aux termes de quarante heures de garde à vue. Il est soupçonné d'avoir divulgué des éléments provenant de rapports "confidentiel défense" de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) sur le terrorisme.
Il avait consacré un article publié dans Le Monde du 17 avril 2007 sur ce que la DGSE connaissait d'Al-Qaïda avant le 11 septembre 2001 et ce qu'elle avait transmis aux Américains.
La ministre de la Défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait déposé plainte contre X.
"Je me sens absolument outré. Cette garde à vue a consisté pour l'essentiel à porter atteinte à un droit sacro-saint des journalistes, c'est-à-dire à me contraindre à divulguer mes sources", a dénoncé M. Dasquié.
Sa mise en examen a soulevé un tollé dans la profession, alors que plusieurs perquisitions ont récemment visé les médias ces dernières années (Le Canard Enchaîné, Nice-Matin, Midi-Libre...).
Reporters dans frontières (RSF) a dénoncé les "procédés abusifs", estimant qu'"on ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites à un journaliste qui divulgue des documents méritant d'être portés à la connaissance du public".
Premier syndicat de la profession, le SNJ a déploré "une censure moderne qui se caractérise par la criminalisation de l'enquête journalistique".
Le Forum des sociétés de journalistes (SDJ), qui rassemble 25 SDJ, en a appelé au président de la République "pour que les droits essentiels de la profession cessent d'être bafoués".
L'article 109 du code de procédure pénale prévoit que "tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l'origine".
Mais pour les syndicats de journalistes, le texte est insuffisant à protéger leurs journalistes et leurs sources.
Hasard du calendrier, ils étaient reçus ce vendredi au ministère de la Justice pour présenter leurs propositions visant à inclure la protection des sources dans la loi sur la presse de 1881 et à mettre en conformité le droit français avec la jurisprudence européenne.
Le Forum des SDJ souligne que "le pouvoir politique s'était engagé à maintes reprises" à ce que le droit sur la protection des sources soit intégré dans la loi de 1881"... Promesse qui n'a "pas été honorée", regrette le directeur du Monde, Eric Fottorino, qualifiant l'affaire "grave" et "choquante".
Le Conseil de l'Europe a consacré la protection des sources comme l'un des pierres angulaires de la liberté de la presse.
L'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme stipule que "toute personne a droit à la liberté d'expression". Ce droit "comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques".
La fédération européenne des journalistes (FEJ) a rappelé dans un communiqué que la France avait été "condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme pour non respect de la protection des sources", et jugé "urgent de renforcer la législation".
Il avait consacré un article publié dans Le Monde du 17 avril 2007 sur ce que la DGSE connaissait d'Al-Qaïda avant le 11 septembre 2001 et ce qu'elle avait transmis aux Américains.
La ministre de la Défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait déposé plainte contre X.
"Je me sens absolument outré. Cette garde à vue a consisté pour l'essentiel à porter atteinte à un droit sacro-saint des journalistes, c'est-à-dire à me contraindre à divulguer mes sources", a dénoncé M. Dasquié.
Sa mise en examen a soulevé un tollé dans la profession, alors que plusieurs perquisitions ont récemment visé les médias ces dernières années (Le Canard Enchaîné, Nice-Matin, Midi-Libre...).
Reporters dans frontières (RSF) a dénoncé les "procédés abusifs", estimant qu'"on ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites à un journaliste qui divulgue des documents méritant d'être portés à la connaissance du public".
Premier syndicat de la profession, le SNJ a déploré "une censure moderne qui se caractérise par la criminalisation de l'enquête journalistique".
Le Forum des sociétés de journalistes (SDJ), qui rassemble 25 SDJ, en a appelé au président de la République "pour que les droits essentiels de la profession cessent d'être bafoués".
L'article 109 du code de procédure pénale prévoit que "tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l'origine".
Mais pour les syndicats de journalistes, le texte est insuffisant à protéger leurs journalistes et leurs sources.
Hasard du calendrier, ils étaient reçus ce vendredi au ministère de la Justice pour présenter leurs propositions visant à inclure la protection des sources dans la loi sur la presse de 1881 et à mettre en conformité le droit français avec la jurisprudence européenne.
Le Forum des SDJ souligne que "le pouvoir politique s'était engagé à maintes reprises" à ce que le droit sur la protection des sources soit intégré dans la loi de 1881"... Promesse qui n'a "pas été honorée", regrette le directeur du Monde, Eric Fottorino, qualifiant l'affaire "grave" et "choquante".
Le Conseil de l'Europe a consacré la protection des sources comme l'un des pierres angulaires de la liberté de la presse.
L'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme stipule que "toute personne a droit à la liberté d'expression". Ce droit "comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques".
La fédération européenne des journalistes (FEJ) a rappelé dans un communiqué que la France avait été "condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme pour non respect de la protection des sources", et jugé "urgent de renforcer la législation".